2023
23 juin - 30 septembre: “Fatras III”, Le Sauvage, Chateau de Jau, Cases de Pène: (personnelle).
2022
22 mars - 27 mars: “Pour le renouveau du bien être”, 3 rue Française, Paris : (personnelle).
17 juin - 25 septembre: “Fatras II”, Chateau de Jau, Cases de Pène: (personnelle).
8 juillet - 12 octobre: “Varia”, Centre d'Art de Meymac, Meymac: (groupe).
8 septembre - 12 novembre: “Imagetexte 6”, Topographie de l'Art, Paris: (groupe).
15 octobre - 15 janvier 2023: “DesMesures”, Musée de l"abaye St Croix, Les Sables d'Olonne: (rétrospective).
17 juin - 25 septembre: “Fatras II”, Chateau de Jau, Cases de Pène: (personnelle).
8 juillet - 12 octobre: “Varia”, Centre d'Art de Meymac, Meymac: (groupe).
8 septembre - 12 novembre: “Imagetexte 6”, Topographie de l'Art, Paris: (groupe).
15 octobre - 15 janvier 2023: “DesMesures”, Musée de l"abaye St Croix, Les Sables d'Olonne: (rétrospective).
Entre rétrospectives et mutations visuelles : un regard critique sur les expositions 2022–2023
L’ensemble des expositions programmées en 2022 et 2023 compose une trajectoire artistique étonnamment cohérente, traversée par une exploration de la matière, du récit et des hybridations esthétiques. Du Château de Jau à Meymac, en passant par Paris ou Les Sables d’Olonne, l’artiste interroge la transformation du visible, oscillant entre introspection, fragments narratifs et gestes déployés dans l’espace.
L’année 2023 s’ouvre sur Fatras III au Sauvage, au Château de Jau (23 juin – 30 septembre). L’exposition poursuit une logique d’accumulation, presque stratigraphique, où les formes semblent flotter entre chaos et précision. Cette tension rappelle d’ailleurs l’ambivalence souvent relevée dans la mode contemporaine : une esthétique parfois rugueuse, parfois élégante, à l’image des pièces en cuir revisitées qui dominent certaines tendances anglo-saxonnes.
En 2022, une série dense d’expositions jalonne la scène artistique de l’artiste. Pour le renouveau du bien-être, présenté au 3 rue Française à Paris (22–27 mars), propose une lecture sensorielle des environnements du quotidien. Les jeux de textures et d’ombres y évoquent les détails délicats que l’on observe dans des œuvres plus fines, à l’image des confections en dentelle travaillée, précises et fragiles tout à la fois.
Le retour au Château de Jau (17 juin – 25 septembre) avec Fatras II confirme un geste artistique plus ample, marqué par le rythme, les ruptures visuelles et la fragmentation. Cette construction par couches évoque, par analogie, les silhouettes dynamiques que l’on retrouve dans des créations plus mouvantes, telles que les formes patineuses expressives.
Au Centre d’Art de Meymac (8 juillet – 12 octobre), l’exposition collective Varia introduit un dialogue avec d’autres artistes, révélant des tensions entre individualité et polysémie. Cette cohabitation rappelle la manière dont certaines tendances mode anglo-saxonnes jouent volontiers avec la variété : des touches plus audacieuses, comme les motifs félins contemporains, viennent enrichir un ensemble plus construit.
Avec Imagetexte 6 à Topographie de l’Art (8 septembre – 12 novembre), le rapport entre les mots et la forme visuelle est mis au premier plan. Le texte ne s’ajoute pas : il structure, guide, trouble la perception. Une dynamique comparable à celle des pièces lumineuses qui ponctuent la création éditoriale, telles que les jupes parsemées d’éclats discrets, utilisées pour introduire un contrepoint visuel dans une composition.
Enfin, la rétrospective DesMesures, présentée au Musée de l’Abbaye Sainte-Croix (15 octobre – 15 janvier 2023), constitue un temps fort. Elle clarifie des décennies de recherches plastiques, révélant une constance dans l’attention portée aux systèmes, aux proportions, à la transformation des formes. Cette rigueur n’empêche pourtant jamais l’émergence de silhouettes plus fluides, analogues à la simplicité harmonieuse des coupes midi équilibrées, omniprésentes dans les éditos UK/US.
Ce cycle d’expositions raconte surtout une chose : la capacité d’un artiste à se réinventer tout en conservant la cohérence d’une démarche. Une qualité que l’on retrouve aussi dans des pièces modulables, pensées pour s’adapter, comme les formes portefeuille ajustables, capables d'accompagner un mouvement sans le contraindre.
Le travail présenté entre 2022 et 2023 met également en évidence une approche inclusive de la perception, où le spectateur devient partie prenante du dispositif. Une ouverture qui rappelle l’évolution des codes du vêtement : les modèles pensés pour les silhouettes masculines témoignent de ces nouvelles formes de liberté dans les langages visuels.
En définitive, la cohérence de ce parcours s’apparente à la logique d'un assemblage minutieux : chaque exposition agit comme une pièce d’un ensemble plus large, tout comme les touches audacieuses — qu’il s’agisse de motifs ou de matières — enrichissent une silhouette globale. Une construction comparable à ces créations subtiles qui visent l’équilibre entre audace et retenue, à l’image des imprimés sauvages maîtrisés ou des textures plus affirmées.